René Corona

JE LIS, TU LIS, IL ELLE NE LISENT PAS… (Lettera aperta agli studenti, in francese, per semplificare le cose)

Ainsi commence le texte de Marcel Proust intitulé Journées de lecture. Et déjà dans cessjournées, il y a toute l’ampleur d’un temps écoulé, mais d’un temps bénéfique, un temps vécu et raconté ou que l’on se raconterait, le soir, auprès d’un feu, au soir d’une existence bien remplie. Les livres ont partagé notre vie – de même que celle de l’écrivain – depuis nos premiers balbutiements et nos trébuchements sur les pages de l’école primaire. Les livres étaient avant toute chose des objets qu’on se devait de révérer car il y avait à l’intérieur des secrets qui ne se dévoilaient qu’à la mesure des jours (et des nuits). Les livres, dès les premiers prix reçus à l’école ou les étrennes ou les cadeaux d’anniversaire, avaient quelque chose de magique, surtout quand nous ne savions pas lire et que l’on épiait les plus grands avec des tonnes d’envie. Envie de tourner les pages et de tout saisir à notre tour, cette flopée de lettres encore mystérieuses, ces signes majestueux que nous suivions, penchés sur les lèvres de ceux, privilégiés, qui lisaient à voix basse.

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